lundi 3 octobre 2016

La doctrine spirituelle et hermétique de l'Évangile de Jean


L'Évangile de Jean est paradoxalement le plus antisémite et le plus juif des évangiles, il est aussi le plus spirituel et le plus chrétien des évangiles. Ces paradoxes ont suscité des réponses multiples de la part des chercheurs: les uns affirmant son unité malgré les dissemblances, les autres estimant que cet évangile avait été fortement réécrit d'après des sources diverses. 
Nous reprenons ici les travaux du Père Boismard, que nous modifions en quelques points.
L'Évangile de Jean a connu quatre étapes rédactionnelles
La première étape n'en est pas une, c'est Jean A, c'est-à-dire la fusion de deux textes qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre...  
  • Un texte primitif proche de celui des évangiles synoptique qui raconte la vie de Jésus centrée sur les fêtes juives; 
  • Un texte appelé par la critique moderne les Logia johanniques qui est centré sur le Logos
Intervient ensuite un auteur qui va fusionner ces deux textes et qu'on appelle Jean IIA
  • Ce texte va être remanié par Jean IIB, qui va surtout surcharger le texte soit de remarques antisémites et le christianiser. 
  • Enfin ce nouveau texte va encore être remanié par Jean III qui est peut-être l'auteur de l'Évangile de Luc.

Nous ne nous intéresserons pas à la vie de Jésus, ni aux ajouts lucaniens comme la femme adultère, mais uniquement aux Logia johanniques. Ce texte est certainement alexandrin et son auteur certainement juif et doit dater des années 80–110; postérieur à la destruction du Temple (70) et antérieur à l'expulsion des Juifs d'Alexandrie en 118.
Dans cette période, le Judaïsme est anéanti par la destruction du Temple, différentes options seront envisagées pour le reconstruire, soit physiquement par une nouvelle guerre contre Rome, soit spirituellement par la pratique d'une mystique, c'est le fondement même des Logia johanniques.
Ce texte appartient à ce que l'on appelle l'Hermétisme juif et/ou la Gnose sethienne qui considérait qu'Adam/Messie/Logos était caché en nous et que toute pratique spirituelle visait à la réveiller afin qu'il nous fasse accéder au Temple céleste. Son objectif était de faire remonter les hommes jusqu'à Dieu par des pratiques mystiques. 
L'objectif de la voie hermétique est la régénération spirituelle de l'être humain et se base pour y arriver sur des pratiques spirituelles variées:
  • éthique stricte;
  • des récitations de noms divins et de paroles tirées de la Bible;
  • méditation silencieuse;
  • études des moments favorables (lever du soleil, son midi et son coucher, cycle lunaires, équinoxes, solstices);
  • pratiques alimentaires... 

Ces pratiques alimentaires sont très mystérieuses et secrètes, on sait qu'elles ont existé par une prière qui subsiste en plusieurs versions (copte dans Nag Hammadi VI, grecque dans PGM IV et latine dans l'Asclépius): https://www.naghammadi.org/wp-content/uploads/2015/04/NH-VI-7-Prière-daction-de-grâce.pdf

Ces pratiques alimentaires sont assez simple à résumer, l'homme possède une force divine infusée en lui qu'ils appellent LOGOS; cette pratique, ainsi que les autres que nous avons mentionnées, visaient à réveiller cette force endormie afin que l'adepte puisse arriver à la régénération ou remontée vers Dieu. L'homme en consacrant la nourriture rendait celle-ci sainte, il s'agissait de la vivifier, afin que la force que nous avons en nous se remette en action et afin que cette force en imprégnant la nourriture nous revienne comme multipliée. Ces hommes et ces femmes étant souvent végétariens et donc consacraient essentiellement le pain (la pâte pour être précis), l'eau, le vin, le sel et l'huile; c'est-à-dire des aliments qui s'imprègnent facilement de cette force. 
Notons enfin que ce Logos intérieur était considéré comme le véritable messie.

L'hermétisme se rapporte à la parole trois fois grande, ce qui à Alexandrie pourrait désigner des Cercles où se rencontraient fraternellement Juifs, Grecs et Égyptiens afin d'établir la religion universelle. Au début du XXe siècle, l'hermétisme était supposé être une mystique synchrétique du IIIe siècle influencé par l'Évangile de Jean qui datait des années 40. Aujourd'hui, on ne sait que l'Évangile de Jean est bien plus tardif (vers 150) et que plusieurs attaques de Philon visent indirectement les hermétistes, ce qui implique qu'ils existaient au début du Ier siècle. On pense que l'hermétisme est né vers –200 et s'est développé dans des loges qui réunissaient des hommes de toutes origines afin de trouver la vérité universelle dissimulée dans ses différents fragments. La concorde hermétique volera en éclat avec l'explosion de l'antisémitisme au Ier siècle, faisant émerger un hermétisme païen et un hermétisme juif qu'on appellera alors la Gnose sethienne. Celle-ci subira dans les années 150 l'attrait du dualisme valentinien avec lequel la Gnose sethienne se confondra ultérieurement. 

Dans les évangiles, il y a deux Jésus: 
  • le premier est un personnage historique qui vécut vers 30 et qui sera exécuté pour l'affaire des marchands du Temple et pour ses prétentions à une royauté de type messianique; ce personnage est très hostile aux Romains et il ne fait pas de miracles. Il est très hostile aux pharisiens, suspectés de compromis avec les Romains, ses enseignements historiques s'apparentent au mouvement assidéen de Judas Macchabée et comporte des aspects mystiques, sacerdotaux et militaires.
  • le second est le Logos de Dieu dont la doctrine s'est développée dans les cercles spiritualistes d'Alexandrie, ce logos était considéré comme le messie intérieur de l'homme. Ce messie ne sauvait pas l'homme charnel, il libérait l'homme intérieur emprisonné par l'Esprit charnel. C'est lui l'auteur des miracles, qui sont d'ailleurs des réminiscences bibliques.

Quand on combine les deux, on obtient le christianisme. L'Esprit et la vie du Logos sont devenus la chair et le sang de Jésus. 
On trouve encore l'influence de l'hermétisme dans la doctrine des charisme de Paul et du nouvel Adam, et enfin certaines paroles de Jésus sont typiquement hermétiques y compris dans les synoptiques. 

Dans notre reconstitution, nous ne donnons pas de justification, celle-ci s'étend sur des dizaines de pages qui sont encore en cours d'écriture. Notre reconstitution est avant tout la suppression de dizaines de surcharges en vue de christianiser le texte. Certains seront surpris, mais nos travaux sont totalement parallèles à ceux de théologiens et de philologues comme Rudolph BULTMANN et Émile BOISMARD, qui ont soutenu une origine gnostique ou hermétique des discours johanniques. Les discours johanniques offrent aussi des parallèles avec les manuscrits de Qumran, et donc une possible influence; ce qui n'est pas pour nous étonner, la présence des Esséniens à Alexandrie est mentionnée par Philon (Vie Contemplative ou les thérapeutes), de plus des traités spécifiquement esséniens comme le Livre d'Hénoch, le Livre des Géants, le Livre des Jubilés et les Testaments des Douze patriarches étaient connus à Alexandrie... On peut donc considérer comme probable que le Discours des Deux Esprits et d'autres textes spirituels étaient connus aussi. Notons enfin que les pratiques esséniennes comprenaient la préparation du pain par un qohen, le plus haut en grade dans les communautés, considéré comme le plus apte à infuser la bénédiction sur la pâte à pain et à le préparer. (Bethléem, la ville du Messie signifie d'ailleurs la Maison du Pain, on dirait aujourd'hui une boulangerie...)

Les ajouts de compréhension que nous avons faits sont en italique et entre crochets. Nous avons aussi donné les fragment en style indirect (Le Logos dit, au lieu de Je dis)... Néanmoins, le style de la littérature hermétique est parfois en style direct (le Logos s'adresse directement au disciple)... Le style de l'Évangile de Jean ne permet pas de trancher, parce que parfois, il combine les deux modes. De plus, il n'est pas certain que les logia johanniques proviennent d'un même texte, il est possible qu'ils soient tirés d'une collection de plusieurs textes, même si une certaine unité de vocabulaire plaiderait pour un original unique...

Notons enfin que le miracle de Cana, la transformation de l'eau en vin, est probablement hermétique, il s'agit de la transformation de l'eau normale est eau spirituelle ou en vin... Mais les surcharges rendent impossible une reconstitution du texte original. Il s'agissait de clairement montrer que la bénédiction transforme la nourriture et la vivifie, afin qu'elle vivifie notre propre vie spirituelle.

Fragment I. Commencement (Jean 1, 1–18 & 51)
Au commencement était le Logos, et le Logos était auprès de Dieu et Dieu était le Logos. Toutes choses ont été faites par Lui [le Logos], et rien n’a été fait sans Lui [le Logos]. Ce qui fut en lui [le Logos] qu’était vie et la lumière. Cette lumière était la véritable lumière, qui éclaire tout homme, [et cette vie étaient la véritable vie qui vivifie tout homme] et à tous ceux qui les ont reçues, elles ont donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, mais de Dieu. Et le Logos a dressé sa tente/habité en nous, et nous avons contemplé sa gloire, Et nous avons tous reçu de son plérôme, car la loi a été donnée par Moïse, [mais] la grâce et la vérité sont venues par [le Logos]. Personne n’a jamais vu Dieu, le Fils-Logos est celui qui le fait connaître. En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme.
Fragment II. Le corps spirituel (Jean 3, 1–21 & 30–36)
[Discussion perdu sur l'Esprit céleste et l'Esprit terrestre qui fait naître l'homme charnellement.] En vérité, en vérité, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. En vérité, en vérité, si un homme ne naît d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est Esprit. Le vent souffle où il veut et [on] en entends le bruit ; mais [on] ne sait d’où il vient, ni où il va, il en est ainsi de l’Esprit. En vérité, en vérité, L'Esprit rend témoignage des choses célestes [car il] est descendu du ciel, alors il faut qu’il croisse [et qu’il soit] au-dessus de tous. Celui qui est de la terre [il faut] qu’[il] diminue.
Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que [se puisse obtenir] la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas [déposé] son Fils[son esprit] dans le monde [c’est-à-dire : l’homme] pour qu’il [le] juge, mais pour que le monde soit sauvé par lui. {[Ni] le Père [ni le fils] ne [jugent] personne, mais [l’homme se juge lui-même]}. 
Celui qui [est né] du ciel est au-dessus de tous, il rend témoignage de ce qu’il a [reçu], [il] a certifié que Dieu est vrai, parce que Dieu ne lui donne pas l’Esprit avec mesure et Il a remis toutes choses entre ses mains. Celui qui [trouve Dieu obtient] la vie éternelle ; celui qui ne [le trouve] pas ne verra point la vie. Celui qui [le trouve] n’est point jugé ; mais celui qui ne [le trouve] pas est déjà jugé, parce que ce jugement c’est que les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque ne vient point à la lumière, la colère de Dieu demeure sur lui. Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu.
Fragment III. L’eau de vie (Jean 4, 10–15)
Celui qui boira l'eau vive que lui donnera le Logos, il n’aura plus jamais soif, et l’eau qu'il lui donnera deviendra en lui une source d’eau qui jaillira pour la vie éternelle.
Fragment IV. Le vrai Dieu (Jean 4, 20–26)
[Certains adorent Dieu d’après certains cultes et d’autres adorent Dieu d’après d’autres cultes], [mais] l’heure vient où ce ne sera [plus par des cultes divers] que vous adorerez le Père; mais, l’heure vient où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. 
Fragment V. (Jean 4, 27–34 et 37–42)
[Impossible à reconstituer, mais certainement d'inspiration hermétique.] J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre. En cela, la parole est véridique: Il est vraiment le Sauveur du monde.
Fragment VI. La moisson (Jean 4, 35–36)
Ne dis pas: [Quand] vient la moisson ? [Mais], lève les yeux, et regarde les champs qui déjà blanchissent pour la moisson. Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne: [celui qui sème prépare des fruits pour la vie éternelle et] celui qui moissonne amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et [que] celui qui moissonne se réjouissent ensemble. 
Fragment VII. La résurrection future (Jean 5, )
En vérité, en vérité, le fils ne peut rien faire de lui-même tout ce que le Père fait, le fils aussi le fait pareillement. Car le Père aime le fils et il lui [fera faire] des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’étonnement. Car comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils [transmet la lumière et] la vie [du Père]. Celui qui n’honore pas le fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé. 
En vérité, en vérité, celui qui écoute [Sa] parole a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront. L’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. Les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir témoignent de moi. Et le Père, vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez point vu sa face, et sa parole ne demeure point en vous, parce que vous ne [rencontrez] pas celui qu’il a envoyé. Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: Mais je sais que vous n’avez point en vous l’amour de Dieu, [car] vous tirez votre gloire les uns des autres et vous ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ! Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, [c’est vous-même, car c’est en vous-même] que avez mis votre espérance.
Fragment VIII. (Jean 6, 22–71)
En vérité, en vérité, je vous le dis, Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle et que le Fils de l’homme vous donnera. 
Vos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur donna le pain du ciel à manger. » 
En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. [Le Logos est] le pain de vie. Celui qui [le mange] n’aura jamais faim et n’aura jamais soif, car Il est descendu du ciel pour que les hommes ressuscitent et [qu’ils] obtiennent la vie éternelle... 
En vérité, en vérité, celui qui [le trouve] a la vie éternelle. Il est le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meurt point. Je suis le pain qui est descendu du ciel, si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est mon [esprit], que je donnerai pour la vie du monde. 
En vérité, en vérité, si vous ne mangez l'[Esprit] du Logos, et si vous ne buvez [sa vie], vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma [lumière] et qui boit ma [vie] a la vie éternelle. Car [son esprit] est vraiment une nourriture, et [sa vie] est vraiment un breuvage, [et le Logos] demeure en Lui, et je demeure en lui. Celui qui me mange vivra par moi. 
C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien.
Fragment IX. (Jean 8, 12–59, 9, 39–41 et 10, 1–29)
Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis... Si vous demeurez dans ma parole, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.
En vérité, en vérité [les hommes croient être libres et n’être les esclaves de personne, mais] je vous le dis, quiconque se livre au péché est esclave du péché. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. Je dis ce que j’ai vu chez mon Père et les hommes font ce qu’ils ont entendu de la part de leur père et font ses œuvres. Si Dieu était leur Père, ils me trouveraient ; ils ne peuvent pas écouter ma parole, car ils ont pour père le diable et ils accomplissent les désirs de leur père. Il ne se tient pas dans la vérité, car il est menteur et le père du mensonge. Celui qui est de Dieu, écoute les paroles de Dieu.
En vérité, en vérité, avant [que le monde] fût, je suis. Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Les hommes croient voir, c’est pour cela que leur péché subsiste. 

Fragment X. (Jean 10, 30–42)
Moi [le Logos] et le Père nous sommes un. [La Loi dit :]Vous êtes des dieux ? Si elle a appelé “dieux” ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, celui que le Père a envoyé dans le monde [est le Fils de Dieu car il fait les œuvres de Dieu]. C’est ainsi que le Père est en moi et que je suis dans le Père.
Fragment XI. (Jean 12, 24–26)
En vérité, en vérité, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.
Fragment XII. (Jean 12, 27–48)
[Et] il y eut [comme] un coup de tonnerre. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde [l'Esprit charnel] sera jeté dehors. 
Fragment XIII. (Jean 12, 49–50)
Son commandement est la vie éternelle.
Fragment XIV. (Jean 13, 1–19)
En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez. 
Fragment XV. (Jean 13, 20–35 & 14, 1–11)
En vérité, en vérité, que votre cœur ne se trouble point et croyez en Dieu, [mais sachez qu’]il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. 
Fragment XVI. L’Esprit de Vérité (Jean 14, 12–31, 15, 18–27 & 16, 1–22)
En vérité, en vérité, le Père vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. [Il se fera connaître à vous et non au monde] et il fera sa demeure en vous. Il est le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra [et qui vous donnera] la paix.
Si le monde vous hait, sachez qu’il a haï [l'Esprit] avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n’êtes pas du monde, à cause de cela le monde vous hait. Quand sera venu le consolateur, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il rendra témoignage [de la vérité.]
Et quand [le Consolateur] sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement : le prince de ce monde est déjà jugé [et sera détruit]. 
Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité vous conduira dans toute la vérité et il vous annoncera les choses à venir. En vérité, en vérité, votre tristesse se changera [alors]en joie et votre cœur se réjouira. La femme, lorsqu’elle enfante éprouve de la tristesse ; mais, lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance, à cause de la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde.
Fragment XVII. Le vrai cep (Jean 15, 1–17)
[Le Logos est] le vrai cep et le Père est le vigneron. Tout sarment qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs, à cause du Logos, demeurez en Lui et Lui en vous. Si quelqu’un ne demeure pas en Lui, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. 

 — Stephan HOEBEECK

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