samedi 10 septembre 2016

Quelques sources littéraires des miracles de Jésus

Si les miracles de Jésus sont crédibles, ils doivent être inédits; ce n'est malheureusement pas le cas pour la plupart d'entre eux, examinons-les:

La pêche miraculeuse
La pêche miraculeuse est bien connue, elle existe néanmoins en deux versions, une chez Luc dans laquelle elle permet de comprendre pourquoi Pierre devient disciple de Jésus, et l'autre chez Jean qui est un miracle post-résurrection. Ce miracle est une réécriture d'Ezéchiel 47, 8–10,  dans lequel il est écrit:
Et il me dit : « Ces eaux se dirigent vers le district oriental, et, après être descendues dans la plaine, elles se jettent dans la mer, dans la mer aux eaux infectes, qui seront ainsi assainies. Et alors tous les êtres animés qui y grouillent, partout où arriveront les flots du torrent, ils vivront, et le poisson sera extrêmement abondant; ces eaux une fois venues là, [celles de la mer] seront assainies, et vivra tout ce qui sera en contact avec le torrent. Alors les pêcheurs se tiendront sur ses bords, d’En-Ghedi jusqu’à En-Eglaim; il y aura là des étendoirs de filets. Les poissons s’y trouveront, selon leurs espèces, comme les poissons de la Grande Mer, extrêmement nombreux.
La tempête apaisée
Jésus dort dans une barque sur la mer de Galilée, une tempête survient, les disciples apeurés réveillent Jésus qui calme la tempête. Ce passage est une réminiscence des psaumes, plus particulièrement du Psaume 107, aux versets 25–30, dans lequel on lit (nous résumons):
Il [Dieu] parlait, et faisait souffler un vent de tempête qui soulève les vagues. [...] Mais ils crièrent vers l’Éternel dans leur détresse : il les sauva de leurs angoisses. Il transforma l’ouragan en une brise légère, et les vagues apaisèrent leur fureur. Ce fut une joie pour eux de voir renaître le calme; Dieu les conduisit au terme désiré de leur voyage.
Notons la fin Dieu les conduisit au terme désiré de leur voyage, phrase qui se retrouve quasiment quand Jésus marche sur les eaux, en effet, il se termine par la phrase suivante (Jean 6, 21): et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient.

Jésus marche sur les eaux
Ce miracle est une réécriture de Job 9, 8 qui dit, en parlant de Dieu :
Lui qui seul déploie les cieux et marche sur la mer comme sur le sol.
Dans les évangiles, Jésus est ainsi assimilé à Dieu par ce miracle... 

Les exorcismes
Détailler les exorcismes de Jésus est peine perdue, ces miracles sont connus de toute l'Antiquité et de tous les peuples du monde pour qu'ils soient besoin de s'y arrêter... Notons l'exorcisme du démon Légion qui pourrait dissimuler une polémique anti-romaine: les légions romaines qui sont précipitées dans des porcs (un des symboles de la Légion) et qui ensuite se noient dans la mer de Galilée... Notons que cet exorcisme correspond au transfert d'un démon dans le corps d'un animal qui est ensuite sacrifié; nous ne croyons pas que tels exorcismes étaient pratiqués par des Juifs (ce n'est pas documenté en tous les cas) mais plus certainement par des prêtres païens. L'autre hypothèse est d'y  voir un rite de transfert des péchés dans un animal et qui était en usage au Temple de Jérusalem appliqué aux exorcismes.

Les guérisons de lépreux
Le récit de la guérison des dix lépreux est probablement une fabulation de Marcion, d'autant plus que le seul qui remercie Jésus est un samaritain. Quant au récit de la guérison du lépreux, les fragments de l'évangile inconnu d'Egerton (vers 120) permettent d'en comprendre le véritable sens: il s'agit d'une guérison spirituelle; en effet, le lépreux aurait mangé avec des lépreux pendant qu'il voyageait, on aimerait savoir qui serait assez fou pour manger avec des lépreux? Le plus simple est de comprendre que ces lépreux sont des gens qui ont commis des impuretés rituelles, et que ces impuretés se sont communiquées à celui qui a voyagé avec eux, car il ne s'est pas suffisamment écarté d'eux; c'est pour cela que Jésus est en colère, mais il le purifie par sa puissance spirituelle, et il peut alors entrer, pur,, probablement dans un camp essénien où la pureté absolue était de rigueur et où les impurs ne pouvaient pas entrer. 
Notons que dans les évangiles classiques, Jésus touche le lépreux ce qui est une réécriture du Second Livre des Rois, en effet le roi de Syrie a sous ses ordres un général appelé Na°aman qui est lépreux, suite à une guerre, une juive est capturée et entre au service de son épouse qui lui conseille d’envoyer son mari trouver le prophète Élisée; le roi de Syrie envoie une lettre au roi d’Israël pour lui dire qu’il doit guérir Na°aman. Le roi déchira ses vêtements dira, à propos de cette demande : 
Suis-je donc un dieu qui fasse mourir et ressuscite, pour que celui-ci me mande de délivrer quelqu’un de sa lèpre? Mais non, sachez-le bien et prenez-y garde, c’est qu’il me cherche querelle.
Élisée, apprenant le désarroi du roi, lui fait dire de lui envoyer Na°aman, qui se rend alors auprès du prophète. Celui-ci lui fera dire par un envoyé :
Va te plonger sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra nette.
Na°aman se met en colère et dit :
Certes, m’étais-je dit, il va sortir, s’arrêter, invoquer le nom de l’Éternel, son Dieu; puis il aurait passé sa main sur la partie malade et guéri le lépreux. Est-ce que l’Amana et le Parpar, ces rivières de Damas ne valent pas mieux que toutes les eaux d’Israël? Pourquoi, en m’y baignant, ne deviendrais-je pas net?
Mais ses serviteurs le convainquirent de se calmer et d’obtempérer à l’ordre du prophète, il se baigna sept fois et devint pur, la suite n’a pas de rapports avec le passage. Élisée ne permet pas à Na°aman d’approcher, et ce dernier se plaint que le prophète n’a même pas touché la partie malade, ce que Jésus fera d’après les évangiles, mais cette partie fut composée par les marcionites pour montrer que Jésus se foutait de la Torah qui interdit à un homme de toucher un lépreux...

Aveugles qui voient, muets qui parlent, sourds qui entendent, paralytiques qui marchent
Ces miracles peuvent être symboliques, l'Écrit de Damas parle de déboucher les oreilles de ceux qui n'entendent pas la Torah... On pourrait aussi parler de faire voir les lumières de la Torah à ceux qui ne les voient pas; ou de mettre en mouvement ceux qui restent immobiles pour le service de Dieu.
Certains possèdent des réminiscences littéraires identifiables, comme les passages mentionnant la guérison d'un aveugle en Marc 8, 22–27 et en Jean 9, 1–41. Dans Marc, nous trouvons le passage suivant :
Ils se rendirent à Bethsaïda; et on amena vers Jésus un aveugle, qu’on le pria de toucher. Il prit l’aveugle par la main, et le conduisit hors du village; puis il lui mit de la salive sur les yeux, lui imposa les mains, et lui demanda s’il voyait quelque chose. Il regarda, et dit: J’aperçois les hommes, mais j’en vois comme des arbres, et qui marchent. Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux; et, quand l’aveugle regarda fixement, il fut guéri, et vit tout distinctement.
Similaire à Jean, qui écrit : 
Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie “envoyé”). » Il y alla, se lava, et s’en retourna voyant clair. 
Or cela est mentionné par Suétone à propos de l'empereur Vespasien
Vespasien, prince nouveau et en quelque sorte improvisé, manquait encore de ce majestueux prestige qui appartient au souverain pouvoir: il ne se fit pas attendre. Deux hommes du peuple, l’un aveugle et l’autre boiteux, se présentèrent devant son tribunal, le priant de les guérir, sur l’assurance que Sérapis leur avait donnée pendant leur sommeil, que l’un recouvrerait la vue, si l’empereur voulait imprégner ses yeux de salive, et que l’autre se tiendrait ferme sur ses jambes, s’il daignait le toucher du pied. Vespasien, n’augurant aucun succès d’une telle cure, n’osait pas même l’essayer. Ses amis l’encouragèrent. Il fit donc l’une et l’autre expérience devant le peuple assemblé, et réussit. Vers le même temps, sur l’indication des devins, on déterra à Tégée, en Arcadie, des vases antiques qui étaient enfouis dans un lieu consacré, et l’on y reconnut la vivante image de Vespasien.
D'après Tacite (Histoires, Livre IV, §81), le boiteux est un perclus de la main, or ce miracle se trouve aussi dans les évangiles en étant attribué à Jésus.  

La transfiguration
Dans ce miracle, Jésus rencontre Moïse et Élie et subit une transformation physique, puisqu'en Matthieu 17, 2, on dit de Jésus qu’il
fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. 
Ce passage semble une simple réminiscence d’Exode 34, 29–35 :
Or, lorsque Moïse redescendit du mont Sinaï, tenant en main les deux tables du Statut, il ne savait pas que la peau de son visage était devenue rayonnante lorsque Dieu lui avait parlé. Aaron et tous les enfants d’Israël regardèrent Moïse et voyant rayonner la peau de son visage, ils n’osèrent l’approcher. [...]
Même idée dans le Livre d’Hénoch, dans lequel on lit :
La grande gloire siégeait sur ce trône, et son vêtement était plus brillant que le soleil et plus blanc que toute neige. (I Hénoch 15, 20.)
Et :
Désormais ils ne seront ni forts, ni élevés, ceux qui possèdent la terre, et ils ne pourront pas regarder la face des saints, car c’est la lumière du Seigneur des esprits qui a apparu sur la face des saints, des justes et des élus. (I Hénoch 38, 4.)
La nuée qui cache Jésus et les deux autres prophètes est une simple réminiscence d’Exode 33, 9–12 :
Quand Moïse y était entré, la colonne de nuée descendait, s’arrêtait à l’entrée de la Tente et Dieu s’entretenait avec Moïse. Et tout le peuple voyait la colonne nébuleuse arrêtée à l’entrée de la Tente et tout le peuple, aussitôt se prosternait, chacun devant sa tente. Or, l’Éternel s’entretenait avec Moïse face à face, comme un homme s’entretient avec un autre ; etc.
Nous ne connaissons pas de parallèles à la torpeur qui saisit les disciples, mais le phénomène est connu, lors des apparitions spirituelles, ceux qui n'ont pas l'expérience de ces choses ont tendance à s'endormir... 

Les résurrections
Outre la résurrection de Jésus, les évangiles en contiennent trois, celle du fils de la veuve de Naïm, celle de la fille de Jaïr et celle de Lazare. La résurrection de Lazare nous semble être une parabole réaménagée en miracle (comme le figuier maudit, qui vise soit les Juifs, soit les Romains, le figuier ruménal s'était desséché en 57, sa plantation remontait à l'époque de Romulus, et ce fut vu comme l'annonce de grands malheurs); en effet, Lazare pourrait être vu comme le Temple devenu impur suite à la profanation des Séleucides, et sa restauration par Judas Macchabée, compte tenu de la portée nationaliste de ce thème, les évangiles ont préféré transformer la parabole en un miracle bien plus innocent. Le thème ici est probablement le Temple rendu impur par l'application des préceptes pharisiens sur les sacrifices des animaux gravides).
L'analyse littéraire de la résurrection du fils de la veuve de Naïm et de la fille de Jaïr offre des parallèles troublants, des historiens comme Boismard considèrent que philologiquement, il s'agit de deux réécritures d'un même miracle. La résurrection de la fille de Jaïr offre néanmoins d'autres problèmes. En effet, l'Antiquité mentionne que les parents étaient très attachés à leur fils, surtout l'aîné bien plus rarement à leurs filles, souvent vues comme une simple source de soucis; il est donc probable qu'à l'origine c'est bien le fils de Jaïr qui est ressuscité et non la fille (c'est ce qui expliquerait le miracle de la résurrection du fils de la veuve de Naïm. Yaïr est souvent présenté comme un rabbin, mais les évangiles disent que c'était un chef de synagogue et oublient qu'il existait des synagogues esséniennes comme des synagogues pharisiennes, mais ce n'est pas l'important. Donc, celui qui est ressuscité est très probablement un fils... On doit se demander pourquoi ce travestissement! et ce n'est à nouveau pas compliqué à comprendre. L'histoire mentionne effectivement un certain Éléazar, fils de Yaïr et originaire de Galilée; OR CET ÉLÉAZAR FUT LE DERNIER CHEF SICAIRE DE MASSADA...  et celui qui ordonna le suicide collectif de ses troupes. Il était évidemment impossible de mentionner dans les évangiles que Jésus aurait guéri celui qui fut un temps le plus grand ennemi de Rome.

L'eau changée en vin
Ce miracle est un miracle symbolique assez facile à comprendre. L'eau, c'est l'eau du baptême; le vin, c'est le feu de l'Esprit Saint; ce miracle veut simplement dire que Jésus transforme le baptême de l'eau que donnait Jean le Baptiste en baptême dans le feu de l'Esprit Saint... 

La multiplication des pains
La multiplication des pains est une réécriture d'un miracle d'Élisée (II Rois 4, 42–44) qui dit:
Un homme, venant de Baal-Chalicha, apporta un jour à l'homme de Dieu, comme pain de prémices, vingt pains d'orge et du gruau dans sa panetière. Élisée dit: «Donne cela au peuple et qu'il mange!» Son serviteur répondit: «Comment donnerais-je ceci à cent hommes?» Mais il répéta: «Donne-le au peuple et qu'il mange, car voici ce qu'a dit l'Éternel: On mangera, et il en restera encore.» On les servit, ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole de l'Éternel.
Comme on le constate, le miracle est une simple réécriture de ce passage. Néanmoins, ce n'est pas le seul sens qu'il faut y trouver; en effet, l'eau changée en vin comme la multiplication des pains ont des rapports avec l'eucharistie. Il semble que les esséniens pratiquaient une eucharistie comme en témoigne Flavius Josèphe qui dit dans la Guerre des Juifs (Livre II, Chapitre VIII, §5) qu'Il
s se lavent tout le corps d’eau froide. Après cette purification, ils s’assemblent dans une salle particulière où nul profane ne doit pénétrer ; eux-mêmes n’entrent dans ce réfectoire que purs, comme dans une enceinte sacrée. Ils prennent place sans tumulte, puis le boulanger [ce boulanger est un qohen descendant d'Aaron] sert à chaque convive un pain, le cuisinier place devant lui un plat contenant un seul mets. Le prêtre prononce une prière avant le repas, et nul n’y peut goûter que la prière ne soit dite. Après le repas, il prie derechef ; tous, au commencement et à la fin, rendent grâce à Dieu, dispensateur de la nourriture qui fait vivre. 
Et dans les Antiquités Juives, il précise encore (Livre XVIII, Chapitre I, §5) que les Esséniens
choisissent des prêtres [donc des qohanîm descendants d’Aaron] pour la préparation de la nourriture et de la boisson.
Mais, cela n'explique pas la multiplication des pains. Nous pensons et avouons que l'eucharistie pourrait provenir de l'hermétisme. L'hermétisme s'est développé à Alexandrie en unissant des hommes et probablement aussi des femmes qui avaient des origines juives, grecques et égyptiennes; ils comparèrent leurs traditions et en constituèrent un syncrétisme mystique. Or, plusieurs prières mentionnent bien que la nourriture était utilisée pour la progression spirituelle. L'homme possède en lui une force qu'il peut infuser aux choses créées, c'est cette force que les magiciens utilisent pour animer leurs idoles afin qu'elles fassent des miracles; les magiciens profanent ainsi la force que Dieu leur a donnée, normalement Dieu nous a donné cette force pour que nous remontions à lui pas pour que nous manipulions les autres... C'est cette force qui est mise en œuvre dans la prière, et il semble que les hermétistes aient utilisé cette force pour imprégner la nourriture, ainsi elle revient en eux pendant qu'ils la mangent; c'est probablement le sens de l'eucharistie originale qui ne visait pas à transformer le pain et le vin en corps et en sang du christ, mais bien en une nourriture spiritualisée qui aidait l'adepte dans sa progression vers Dieu. Ceux-ci multipliaient le pain non en quantité, mais en qualité, en faisant un pain spirituel... On constate d'ailleurs que dans le Notre Père, Jésus dit: Donne-nous dès à présent la manne qui nous est promise, phrase que les traducteurs rendent profanement par Donne nous aujourd'hui notre pain quotidien... La manne promise est la nourriture que les Justes auront au paradis, dans le Notre Père, Jésus demande que nous le recevions dès ici-bas afin que nous progression spirituellement. En fait, cette force nous devons la faire sortir de nous-mêmes.

Conclusion
La plupart des miracles de Jésus ont des sources littéraires parfaitement identifiables. Il convient d'excepter la guérison de l'hémoroïsse ou le statère tiré du poisson, mais qui sont douteux; en effet, comment imaginer qu'une femme qui a des règles permanentes et qui touche Jésus n'est pas immédiatement rabrouée, ce miracle est probablement une invention de Marcion pour légitimer les rapports sexuels pendant que les femmes ont leurs menstrues. Dans la mesure où cette maladie est inconnue, il est aussi possible que ce miracle décrive une guérison d'une femme qui souffre d'incontinence, une maladie très commune aux femmes qui ont eu plusieurs enfants et qui permettrait de mieux comprendre l'absence de réaction lorsqu'elle décrit la mal qui l'affligeait. Notons aussi que Jésus parle d'une force cachée qui sortait de lui, or, un tel vocabulaire appartient plus à l'hermétisme qu'un judaïsme judéen. La pièce de monnaie trouvée dans le poisson pourrait être une simple analogie avec Jonas qui fut avalé par une baleine. 
Notons enfin que de nombreux miracles se déroulent pendant le sabbat, il était universellement admis parmi les Juifs que des choses pouvaient être faites pendant le sabbat, dont des guérisons... Mais on ne pouvait pas sauver la vie d'un animal. L'insistance des évangiles à montrer que les pharisiens s'opposent à Jésus à ce propos vise à les faire passer pour des hommes qui n'ont pas de cœur, mais aussi à préparer le paulisme qui justifiera ainsi l'abolition du sabbat. 
Les miracles que Jésus pourrait avoir faits sont les exorcismes et la résurrection du fils de Jaïr. 



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