vendredi 29 avril 2016

La Foi de Jésus ou la foi en Jésus (I): quelques exemples de réécritures hostiles aux Juifs dans les évangiles.

À Sebastien Morgan... 

En plusieurs endroits, j'ai déjà tenté de montrer que Jésus n’a jamais rien enseigné d’autre que le judaïsme; et donc que les évangiles qui nous sont parvenus sont des textes réécrits de manière à justifier la rupture entre judaïsme et christianisme.
Jésus attaque les pharisiens et les sadducéens, donc censément le judaïsme dans son entièreté. C’est oublier que le judaïsme à l’époque de Jésus est divisé en trois écoles et non en deux, puisqu’aux deux précédentes Flavius Josèphe (37–100) ajoute l’école essénienne. Les découvertes des manuscrits de Qumran nous ont permis de mieux connaître cette mystérieuse école et, oh surprise, on constate que leurs manuscrits attaquent les pharisiens et les sadducéens en des termes similaires à ceux de Jésus. (Rappelons que très peu de manuscrits sont complets, la plupart sont en lambeaux, mais tous ces fragments nous ont permis de mieux connaître les esséniens, même si d’innombrables questions demeurent)
Jésus dit des pharisiens qu’ils disent et ne font pas et que ce sont des hypocrites, les fragments de Qumran les appelle «les chercheurs des choses futiles» (jeu de mots sur l’hébreu halaqôth חלקות «choses futiles» et halakôth הלכות «règles», mais désigne les décisions rabbiniques, donc pharisiennes). Les manuscrits de Qumran affirment que pharisiens et sadducéens n’ont pas l’amour du prochain, autre grand reproche que Jésus fera à ces mêmes groupes. Nous pourrions montrer les parallèles entre les perspectives sur le divorce, sur la vie communautaire des Esséniens, sur la résurrection, etc. Certains penseront évidemment que c’est un hasard. Au début des Actes des Apôtres, on lit que l’Esprit Saint se manifeste aux premiers chrétiens sous forme de langues de feu (= flammèches); pendant des siècles, les érudits se sont demandés d’où venait cette expression qui manifeste la puissance de l’Esprit Saint. La Bible connaît l’expression, mais son utilisation n’a aucun rapport avec la venue de l’Esprit Saint; quant au Talmud, il n’utilise jamais cette expression. Et, oh nouvelle surprise, cette expression a été retrouvée dans un fragment de Qumran, et est utilisée pour désigner la venue de l’Esprit Saint sur le grand-prêtre quand il utilise les urim et les thumim (https://fr.wikipedia.org/wiki/Ourim_et_Thoummim) afin de connaître la volonté de Dieu. On ne peut faire plus similaire.

Les évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc sont appelés les évangiles synoptiques, parce qu’ils contiennent d’innombrables parallèles; l’Évangile de Jean est radicalement différent:
  • pour les synoptiques, le ministère public de Jésus s’étend sur un an; 
  • pour l’Évangile de Jean, son ministère s’étend sur trois ans au moins; 
  • pour les synoptiques, Jésus passe son temps en Galilée et ne va à Jérusalem que pour mourir; 
  • pour l’Évangile de Jean, Jésus se rend régulièrement à Jérusalem pour célébrer les principales fêtes du judaïsme: pâque (pessah), pentecôte ou fête des semaines (shavouoth), fête des tentes (soukkoth), fête de la Dédicace (hannukkah).


Comme on le voit, dans l’Évangile de Jean, Jésus est un bon juif qui se rend plusieurs fois par an pour célébrer les différentes fêtes juives.
La principale fête du judaïsme est Yom Kippour (Jour du Grand Pardon) et elle n’est apparemment pas mentionnée dans les évangiles. De nombreux spécialistes, peu suspects d’antichristianisme, comme le Père Lagrange et le Père Boismard suspectent que dans l'Évangile de Jean, le chapitre V et les chapitres VI+début de VII auraient été inversés pour une raison inconnue (les livres anciens n’étaient pas paginés, ni chapitrés, et en plus étaient en feuilles volantes au Ier–IIe siècle). Jésus aurait donc hésité à se rendre à Jérusalem pour la fête des Tentes et y serait venu un peu avant, en effet le jeûne de yom kippour se déroule 5 jours avant le début de la fête des Tentes, et très curieusement le miracle du chapitre V correspond parfaitement à Yom Kippour, puisque tant le miracle que la fête en question ont comme objet le pardon des péchés. On peut même assez facilement supposer que Jésus aurait passé tout le mois de tishri à Jérusalem; en effet ce mois comporte de très nombreuses fêtes qui se succèdent les unes aux autres Rosh hashana ou nouvel an (1–2 tishri); jeûne de Gedalia (3–4 tishri); Yôm Kippour (10 tishri), soukkoth (15–22 tishri) et Shemini atsereth qui clôture le cycle annuel de lecture publique de la Torah (le 22–23 tishri). 
Plusieurs miracles contiennent aussi des allusions aux fêtes juives, par exemple la résurrection de Lazare sous laquelle il n’est pas compliqué de reconnaître la fête de Hannukah qui célèbre la purification du temple par Judas Macchabée en effet Lazare empestait la mort et fut ressuscité par Jésus, comme Judas Macchabée quand il délivra le Temple empestait les sacrifices païens offert à Zeus et à Baal, et il purifia le Temple (le ressuscita en quelque sorte), et le culte de Dieu reprit vie dans un Temple purifié. 

Les évangiles fourmillent d'ailleurs d’allusions à la vie juive, par exemple quand Marc dit (11, 25): 
Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. 
Et effectivement, les Juifs prient debout et pas à genoux comme l'instaurera le christianisme.

Mais revenons au problème de Jean et des synoptiques, et on doit se demander pourquoi les synoptiques ne mentionnent pas les venues de Jésus à Jérusalem; pour nous, la réponse ne fait aucun doute: les synoptiques ont effacé ces données afin de présenter aux Romains, un Jésus le moins juif possible. Il s’agit donc de déjudaïser le plus possible la personne de Jésus, afin de justifier la rupture des Juifs et des chrétiens. Rappelons-nous quand même que ceux qui étaient autour de Jacques, le propre frère de Jésus, exigeaient des païens qui se convertissaient (à quoi?) qu’ils se fassent circoncire et observent la Torah, ET QUE JACQUES LES APPROUVAIT (ce qui ferait supposer que le propre frère de Jésus n'a jamais entendu son frère enseigner que le sabbat ne serait pas important), alors que Paul a prétendu, par une révélation invérifiable, que la venue de Jésus abolissait la Torah. Les chrétiens ont fini par confondre Paul avec Jésus, et ont réécrit les évangiles dans une perspective paulienne en effaçant la perspective jacquienne des évangiles originaux.

Un autre exemple facile à comprendre sur les réécritures des évangiles, c’est le Sermon sur la montagne. Ce discours est censé s’être déroulé près de Caphernaüm sur le Lac de Tibériade; or, il n’y a pas de montagnes près de Caphernaüm, excepté Gamala qui est au moins à 10 km de là. Il serait donc infiniment plus facile de supposer que ce discours s’est déroulé à Jérusalem sur le Mont des Oliviers. Or ce discours subsiste de manière continue dans l’Évangile de Matthieu et est divisé et partiel dans l’Évangile de Luc (il est d'ailleurs appelé Discours dans la plaine, Luc ayant comprisqu'il n'y avait pas de montagne à Caphernaüm). Si on suit notre avis, savoir que les synoptiques ont effacé volontairement les différentes visites de Jésus à Jérusalem, en ne conservant que celle pendant laquelle il sera exécuté, on comprend mieux alors pourquoi Matthieu situe le discours sur une montagne qui n’existe pas (proche veut dire à – de 3km ce qui exclut Gamala) et que Luc le réintitule et le divise en morceaux dans son évangile, parce qu'ils ne veulent surtout pas montrer que Jésus est un bon juif qui accomplit comme n'importe quel Juif les préceptes de la Torah. Il ne leur était pas possible d'inclure le Sermon sur la Montagne qui correspond au début de la prédication de Jésus aux passages finaux des évangiles.

Un autre exemple de réécriture antijuive des évangiles est l'épisode de la cananéenne; en effet, Jésus s'y montre un parfait juif misanthrope (on croirait parfois que cet épisode a été composé par l'antisémite Apion), exactement comme sont décrits les Juifs dans les satires antijuives des Romains, c'est-à-dire, comme des personnes profondément hostiles à tout ce qui n'est pas juif. Mais, finalement, Jésus s'anime d'humanité au sens romain et finit par guérir la fille de cette malheureuse. Il n'est pas un chrétien qui n'aurait à la lecture de cet épisode envie de devenir antisémite, croit-on que c'est un hasard? croit-on que la réaction d'hostilité envers les Juifs que la lecture de ce passage vise à provoquer soit un hasard? Que nenni, ce fut volontaire et la rédaction d'un tel passage sert surtout à jeter le trouble entre les judaïsants et les Juifs. Il est possible qu'un épisode primitif aurait existé, comme on peut le supposer malgré les réécritures. En effet, cette femme habite Tyr, cité qui à l'époque de Jésus s'était majoritairement convertie au judaïsme; cette femme est appelée Cananéenne, mais est-ce qu'elle doit son surnom à ses origines ethniques ou à son zèle (hébreu qna) à observer la Torah. D'autres sens sont encore possibles, nous avons montré ailleurs que plusieurs textes trouvés à Qumran sont liés aux souverains hasmonéens plus particulièrement à Jean Hyrcan et à Alexandre Jannée; or, certains de ces textes sont considérés comme xénophobes envers les non-Juifs ce qui correspond mal à ce qu'on sait d'Hyrcan et de Jannée qui convertissaient à tour de bras et même de force (Hyrcan contraindra les iduméens et probablement les Galiléens non-juifs à embrasser le judaïsme, comme Jannée contraindra les Ituréens à se convertir.) En fait, nous comprenons souvent avec beaucoup de difficultés leurs textes: mais notons une différence entre assidéens (les esséniens de Flavius Josèphe) et pharisiens: les premiers refusent que les non-juifs fassent des offrandes au Temple, alors que les seconds les acceptent, a priori, les assidéens sont donc plus hostiles aux non-juifs! Néanmoins, avec la politique de conversion d'Hyrcan, ce texte pourrait avoir une autre portée, les assidéens voulaient que les non-juifs qui veulent faire des offrandes aux Temple se convertissent afin qu'ils puissent faire ces offrandes avec la conscience voulue; alors que les pharisiens acceptaient qu'ils restent païens même après leurs offrandes. Souvenons-nous du discours de Naaman le général syrien au prophète Élisée, dans lequel il prend conscience qu'il s'est implicitement converti au judaïsme, puisqu'il s'excuse, qu'en tant que second du roi, il devra se prosterner devant les idoles avec le roi de Syrie... On peut donc comprendre de ce passage que l'original mentionne une femme païenne qui demande l'aide de Jésus, et Jésus lui dit qu'elle doit d'abord se convertir au judaïsme pour qu'il puisse l'aider, elle y consent et il peut alors purifier sa fille des démons qui la torturent et il n'y était certainement pas question de miettes qui tombent de la table et que les chiens ramassent. Jésus sachant parfaitement que les démons qui possédaient sa fille provenaient de son paganisme, il veut donc bien la guérir, mais pour qu'ils ne puissent revenir, il doit exiger d'elle qu'elle change de vie. Dans le judaïsme de Jésus, le païen n'est pas essentialisé en tant que païen, le païen est un homme (ou une femme) qui n'a pas encore adopté les lois de la Torah, et qui doit les adopter comme tous les hommes: Jésus est le représentant d'un judaïsme largement inspiré du Livre de Ruth, universaliste au possible. C'est ce qui paradoxalement fera tant de tort au christianisme qui finit par être composés exclusivement de convertis mal judaïsés qui introduisirent de nombreuses confusions dans l'enseignement originel de Jésus.

Un autre exemple est la guérison du serviteur du centurion, mentionnée dans Matthieu, dans Luc et dans Jean, mais sous des formes très différentes. Remarquons que cet épisode est supposé provenir de la mystérieuse Source Q pour ceux qui estiment que les évangiles de Matthieu et de Luc auraient été composés sur base de l'Évangile de Marc et de la Source Q; comme l'épisode est absent de Marc, il ne peut provenir que de la Source Q, alors que d'après ces mêmes spécialistes, la Source Q ne contient ni miracles, ni narrations ni mort ni résurrection de Jésus, seulement des paroles de Jésus. 
Dans les évangiles de Matthieu et de Luc, le centurion demande ou fait demander à Jésus de guérir son serviteur, alors que dans Jean ce centurion devient un officier du roi et son serviteur devient son fils, on doit se demander quelles sont les mystérieuses raisons de ces différences. Ni Matthieu ni Luc ni Jean n'ont conservé la narration primitive, mais leurs différences permettent de comprendre la trame de la narration primitive. Jean en parlant du personnage comme d'un officier du roi évite de mentionner les convertis au judaïsme, ce que Marc a aussi compris et c'est pourquoi il préfère le passer sous silence. En effet, ce centurion chez Matthieu et Luc est assez clairement un converti, probablement même circoncis comme le veulent les règles de la conversion au judaïsme. Autrement dit, Marc et Jean auront rejeté le récit afin d'éviter de faire de la publicité pour une religion dorénavant rivale de la religion chrétienne. Le problème de Jean, c'est que comme la plupart des rédacteurs des évangiles, il n'a pas le sens de la chronologie. En effet, à l'époque il n'y a pas de roi en Judée, ni en Galilée; si cet homme est l'officier d'un roi, ce roi ne pourrait être alors qu'Izatès de la dynastie Monobaze, il s'agit d'un roi de l'Adiabène qui s'est converti vers 20–30 au Judaïsme et avec une partie de sa famille; l'officier serait alors soit un membre de la famille Monobaze soit un haut fonctionnaire de cette maison en charge d'aider les Juifs, cela expliquerait plus facilement qu'il finançait des restaurations de Synagogue, chose totalement hors des moyens d'un centurion de l'armée romaine. 

Les réécritures sont parfois faciles à déceler mais parfois très complexes. Une des plus faciles à déceler se trouve dans l’Évangile de Jean (7, 10–13) qui dit:
Lorsque ses frères (les frères de Jésus) furent montés à la fête, il y monta aussi lui-même, non publiquement, mais comme en secret. Les Juifs le cherchaient pendant la fête, et disaient : «Où est-il?» Il y avait dans la foule grande rumeur à son sujet. Les uns disaient: «C’est un homme de bien.» D’autres disaient: «Non, il égare la multitude. » Personne, toutefois, ne parlait librement de lui, par crainte des Juifs
La dernière phrase est très claire:
Personne, toutefois, ne parlait librement de lui, par crainte des Juifs.
Par crainte des Juifs, mais toutes les personnes présentes sont juives!!! L’original avait probablement les «Par crainte des chefs des Juifs (donc les Romains et leurs collaborateurs)». Or le remplacement de «Juif» utilisé de nombreuses fois avec une connotation négative dans les évangiles, par les «dirigeants des Juifs» change complètement la perspective des évangiles. En effet, Jésus fut opposé à certains chefs juifs dans le cadre d’une rivalité d’école, il s’agit de disputations au sens ancien, dans lesquelles différents maîtres s’opposaient afin de déterminer le sens exact de la Torah, une activité bien juive. On a toutes les raisons de supposer que Jésus fut très populaire auprès des Juifs et que son élimination fut décidée par quelques hauts responsables qui estimaient que l’enseignement de Jésus allait provoquer des troubles avec les Romains. Flavius Josèphe confirme d’ailleurs que l’exécution de Jean le Baptiste par Hérode Antipas est bien liée à sa prédication soupçonnée de dissimuler une hostilité au pouvoir romain; et il n’y a guère de doute que les raisons de l’exécution de Jésus sont bien liées au caractère insurrectionnel de son enseignement. Enseigner la Justice quand les dirigeants sont des injustes, n'est-ce pas un début d'insurrection.

Bien entendu, on continuera de prétendre que Jésus fut pacifique envers Rome, or il y a bien un épisode que les évangiles ont cherché à minimiser et dans lequel Jésus n'est pas pacifique, c’est l’épisode des «marchands chassés du Temple». On sait qu’historiquement, le marché des viandes était situé entre le Temple et le Mont des Oliviers, et que Qaïphe le fit transférer dans l’enceinte du Temple même; et c’est Jésus qui aurait entraîné une quasi insurrection au Temple qui obligera Qaïphe à reculer et à renvoyer les marchands en dehors du Temple. Or une telle insurrection a dû se faire sur un temps relativement long avec l’appui des prêtres dont la grande majorité était pauvre, pieuse et entièrement dévouée à la pureté du Culte du Temple et qui devait être hostile à Qaïphe qui devait tous ses pouvoirs aux Romains. À nouveau, on constate les différences entre les synoptiques et l’évangile de Jean; comme les synoptiques ne font venir Jésus qu’une seule fois à Jérusalem, ils sont obligés de reconnaître que la raison de l’exécution de Jésus est bien liée à cet événement, alors que Jean situe cet épisode trois ans avant la mort de Jésus, afin de ne pas faire dépendre la raison de l’exécution de Jésus de cette insurrection. Notons que pour Jean, la raison pour laquelle les pharisiens veulent faire mourir Jésus c’est justement la résurrection de Lazare, or nous avons vu un peu plus haut que cette résurrection contient des réminiscences de la purification du Temple par Judas Macchabée en –163; cette purification fut l’aboutissement de l’insurrection qui permettra à la Judée de retrouver son indépendance après des siècles de domination étrangère
La suite est facile à comprendre, Qaïphe fera passer auprès de Ponce Pilate, l’insurrection de Jésus au Temple comme les prémices d’une insurrection généralisée de la Judée et qu’il vaudrait mieux tuer dans l’œuf une telle menace. Quand une centaine d’années plus tard les évangiles seront utilisés non plus comme un guide pour les non-juifs dans la connaissance du judaïsme essénien et de ses différentes fêtes, mais deviendront le livre de base d’une rupture entre Chrétiens et Juifs, le texte sera réécris dans cette perspective nouvelle mais sans qu’ils ne puissent totalement supprimer les traits les plus insurrectionnels de la personnalité de Jésus.

Jésus était juif, il n’a jamais enseigné rien d’autre que le judaïsme de l’École essénienne et son enseignement est fortement teinté de nationalisme judéen. 

On nous reproche souvent de prétendre que la datation du christianisme est en grande partie inexacte. Les Père de l’Église sont souvent de piètres historiens, ainsi ils conservent des traditions, dont ils sont loin de mesurer toutes les conséquences, par exemple Saint Jérôme dit (Vie des Hommes illustres):
Paul, apôtre, s'appelait Saul avant de s'adjoindre aux douze apôtres. Il était de la tribu de Benjamin et il naquit à Giscale en Judée. Cette ville ayant été prise par les Romains, il émigra à Tarse en Cilicie avec sa famille.
Or la prise de Giscala par les Romains et l’évacuation des Juifs de cette ville ne peut faire allusion qu’à la Première Guerre judéo-romaine (66–70) pendant laquelle des centaines de milliers de Juifs furent contraints de se disperser dans l’Empire romain. Cela implique que la persécution que fit Paul contre les chrétiens avant de les rallier ne pourrait s’être déroulée que pendant la Seconde Guerre judéo-romaine et sous les ordres non du Sanhédrin mais bien sous les ordre de Shiméon bar Kokheba, et qui confirme ce que nous affirmons depuis longtemps, à savoir que le christianisme a fait de Jésus  le messie anti-barkokheba (Jésus est un descendant de David, Bar Kokheba aussi; Jésus est intronisé messie par Jean Baptiste le Qohen et Bar Kokheba est intronisé messie par Éléazar le Qohen; par contre, Jésus est favorable à Rome, une sorte de bon messie romain; alors que Bar Kokheba est un révolutionnaire anti-romain). Et que les évangiles réécrits sont un plaidoyer en faveur d’un judaïsme minimaliste favorable à Rome.

Je voudrai encore rappeler que Shiméon bar Kokheba qui est le chef de la révolte juive de 132–135 a persécuté les chrétiens, parce qu'ils étaient considérés comme Juifs et sommés de remplir leurs obligations contre Rome aux côtés de leurs frères juifs... Autrement dit le christianisme antérieur à 135 est bien plus mystérieux qu'on le croit...

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