vendredi 29 janvier 2016

Flavius Josèphe et Joseph d'Arimathie

Plusieurs spécialistes ont identifié Joseph d'Arimathie à Flavius Josèphe, en effet Joseph Arimathaias c'est Joseph le Lion (Ari) fils de Matthias, autrement dit Flavius Josèphe. Mais, les explications de sa présence dans les évangiles n'a jamais été expliquée.
1. En 62, ce n'est pas Jacques le Juste qui a été exécuté par Hanan ben Hanan, mais bien Bannous, un disciple de Jean le Baptiste et le propre maître de Flavius Josèphe.
2. Quand les évangélistes ont voulu composé la mort de Jésus ils ont utilisé plusieurs sources pour faire leur propre narration:
  1. la Vie de Jésus le Nazaréen composé par Flavius Josèphe
  2. la Vie de Bannous aussi composée par Flavius Josèphe
  3. autres inconnues
Quand Flavius Josèphe a raconté la mort de Jésus, il a composé une allégorie, dans laquelle il veut montrer que si le Temple a été détruit, c'est la faute des Juifs eux-mêmes, raison pour laquelle Caïphe veut condamner Jésus, comme les sicaires veulent condamner le Temple; ensuite il veut montrer que les Romains ne furent que de simple exécutant de la volonté divine qui avait condamné le Temple, il va donc innocenter Titus de sa destruction, comme il innocente Ponce Pilate de la mort de Jésus (c'est la faute des Juifs). Enfin, il prend la défense de la reine Bérénice, en faisant intervenir l'épouse de Pilate en faveur de Jésus, comme Bérénice est certainement intervenue en faveur du Temple auprès de Titus.
Dans la mort de Bannous, c'est d'autre chose dont il est question. Bannous fut un chef révolutionnaire sicaire et Flavius Josèphe fait tout ce qu'il peut pour l'innocenter. Il a dû parvenir aux oreilles des Romains que Bannous fut bien le commandeur de la révolution de 55 et le maître de deux disciples célèbres: Flavius Josèphe lui-même et Shiméon Bargiorna le chef de la révolution de 66–70, décapité par Titus en 71 lors de son triomphe. 
La trame dut s'organiser comme suit: Bannous après plusieurs années d'exil revient à Jérusalem à la Fête des Tentes 62, alors que le procurateur de Rome est décédé et que son successeur n'est pas encore arrivé. Ce passage est conservé dans les évangiles qui décrit l'entrée de Jésus à Jérusalem pendant la Fête des Tentes. Hanan ben Hanan panique, il sait parfaitement que sa venue à Jérusalem sera synonyme de révolte contre Rome: il le fait arrêter et exécuter, mais est démis à cause de cela (les origines de Bannous nous sont inconnues mais il est probable qu'il appartiennent à une importante famille syro-phénicienne romanisée, Bannous est probablement un ancien officier supérieur de la légion romaine et devrait être identifié au Centurion du serviteur guéri par Jésus). Dans la narration, Flavius Josèphe veut donc montrer que Bannous n'est pas un sicaire révolutionnaire. Il va donc inventer le personnage de Judas Iscariote fils de Shiméon qui n'est pas très difficile à identifier, il s'agit de Judas le fils de Simon le Sicaire et petit-fils de Judas le Galiléen. Simon le Sicaire fut crucifié en 48 par Tibère Alexandre pour insurrection. Judas le Sicaire livre Bannous à Hanan, c'est le premier argument que donne Flavius Josèphe pour innocenter Bannous d'activités révolutionnaires anti-romaines, en effet, cette narration n'a d'autre but que de montrer que Bannous n'est pas un sicaire et qu'il est un modéré, raison de la livraison par Judas. La seconde manière par laquelle Flavius Josèphe voudra innocenter Bannous de l'accusation de sicarisme, c'est avec Simon Pierre, ou Simon Bargiorna: Ne prenez pas l'épée; celui qui sort l'épée périra par l'épée, ce qui sera le cas de Simon Bargiorna qui sera décapité par une épée. Il montre donc brièvement que Simon Bargiorna en tirant l'épée en en s'opposant à l'arrestation de Bannous n'a rien compris au pacifisme de Bannous et n'est qu'un mauvais disciple.
Ces questions nous semblent secondaires, mais elles sont à cette époque primordiales: en effet, le Judaïsme est menacé d'anéantissement, Flavius Josèphe sait qu'il existe une tendance païenne radicale au Sénat de Rome qui veut en finir avec les Juifs, il se bat sur deux fronts: l'émergence d'un judaïsme pacifiste envers Rome et la continuité du judaïsme sacerdotal, afin de permettre la reconstruction du Temple. Il combat enfin le judaïsme rabbinique qui peut très bien se passer du Temple.









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