jeudi 31 décembre 2015

Qui est le chef des rois de Yavan ?

Dans l’Écrit de Damas, on trouve la mention d’un mystérieux chef des rois de Grèce ou de Yavan. Examinons d’abord le texte qui dit :
7. ...qu’ils ont fait chacun ce qui est droit à ses propres yeux 8. et ont choisi chacun selon l’obstination de son cœur ; qu’ils ne se sont pas tenus à distance du peuple, mais qu’ils se sont laissés aller délibérément, 9. marchant dans la voie des impies dont Dieu dit : le venin des serpents (est) leur vin 10. et le poison des aspics est cruel. (Deut. 32, 33). Les serpents se sont les rois des peuples ; et leur vin, ce sont 11. leurs voies ; et la tête des aspics, c’est le chef [ou la tête] des rois de Grèce [Yavan], celui qui est venu pour faire 12. vengeance sur eux. Mais de tout cela, ils n’ont rien compris, ceux qui érigent le mur intérieur et le recouvrent de plâtre, car 13. celui qui sème du vent et vaticine avec mensonge, il avait vaticiné pour eux, si bien que la colère de Dieu s’enflamma contre toute sa congrégation. [Traduction David Hamidovic: L’Écrit de Damas : Le Manifeste essénien. Édition introduite, établie, traduite et annotée, par David Hamidovic. Paris-Louvain, «Collection de la Revue des Études juives». Peeters, 2011. Les passages entre crochets sont de nous, CD A VIII, lignes 7–13. ]
David Hamidovitch, dans ses notes à sa traduction de l’Écrit de Damas, précise que
la locution «tête des roi de Grèce» suggère un personnage vainqueurs des rois séleucides. Son identification est difficile, car elle dépend de la traduction du verbe «venir». Si on traduit par un présent historique ou un passé, «celui qui vient» ou «celui qui est venu», le personnage est une figure du passé, on peut penser au Romain Pompée en 63 av. J.-C., mais la date paléographique des manuscrits 4Q266, 4Q268 et 4Q270 indique une date de composition antérieure à cet événement. C’est pourquoi, on suggère une allusion à la victoire romaine à Magnésie de Sypile en 190 av. J.-C. Le chef des roi séleucides serait donc Rome. Si on traduit le participe par un futur, «celui qui viendra», une figure vengeresse est attendue, peut-être une figure eschatologique voire un messie royal. On préfère reconnaître une figure du passé, parce que la métaphore de la «tête des aspics» est curieuse s’il s’agit d’une figure espérée. [Idem, page 54.]
Dans sa préface [Ibidem, page x.], David Hamidovic mentionne la date paléographique de ces trois manuscrits qui sont supposés avoir été écrits pendant la première moitié du Ier siècle avant J.-C., donc entre –100 et –50. La paléographie n’étant pas une science exacte, d’autres spécialistes [Mentionné sur le site http://www.deadseascrolls.org.il où l’on peut découvrir la reproduction des manuscrits de Qumran et de Massada, et d’autres encore.] estiment que 4Q268 et 4Q270 doivent plutôt être datés de la période hérodienne, donc entre –40 et 0. Rien ne s’oppose donc à ce que ce chef des rois de Yavan soit Pompée. C’est d’ailleurs la principale identification que retiennent les différents spécialistes, comme André Dupont-Sommer dans sa traduction à l’Écrit de Damas, publiée dans La Bible — Écrits Intertestamentaires. [Page 159. Édition publiée sous la direction d’André Dupont-Sommer et de Marc Philonenko. « La Pléiade », Éditions Gallimard, nrf, Paris, 1987.] Signalons l’opinion alternative de Ben Zion Wacholder qui estime plutôt que le chef des rois de Yavan serait Alexandre le Grand et y voit une allusion au transfert de souveraineté de la Judée qui de perse devint grecque. [Page 242. Ben Zion Wacholder. The New Damascus Document — The Midrash on the Eschatological Torah of the Dead Sea Scrolls: Reconstruction, Translation and Commentary. Leyden, Brill, 2007.]
Ces interprétations, quoi qu’elles semblent logiques sont pourtant fausses. 
L’Écrit de Damas s’oppose à un groupe d’homme qu’il appelle de différents noms, dont «congrégation des traîtres» et «chercheurs des choses flatteuses». Ce dernier terme se retrouve dans le Pesher Nahum et désigne ceux qui se révoltèrent contre Alexandre Jannée
2. [...] Son interprétation concerne Démé]trius, roi de Yavan [Grèce, c’est-à-dire, la Syrie dans ce cas-ci], qui avait cherché à entrer à Jérusalem selon le conseil des chercheurs des choses flatteuses [en hébreu dôrshî hahalaqôth.] 3. [mais celui-ci n’y entra pas, car Dieu ne l’a pas livrée] dans les mains des rois de Yavan depuis Antiochus [c’est-à-dire depuis Antiochus Épiphane] jusqu’à l’arrivée des chefs des Kittim [il s’agit des Romains dirigés par Pompée] ; et après elle sera piétinée [par les Romains en –63.] [Pesher Nahum II, 2–4.]
Ces événements sont mentionnés aussi par Flavius Josèphe, qui dit qu’un groupe non nommé se révolta contre le roi de Judée Alexandre Jannée et fit alliance avec le roi grec de Damas, Démétrios III, afin de s’en débarasser. Mais une partie de ceux qui suivaient Démétrios se soumirent à Jannée ; ce qui l’empêchera de profiter de sa victoire et l’obligera à rentrer dans son royaume. Ce groupe continuera à se révolter et ses membres seront finalement capturés par Jannée et crucifiés, événements que l’on trouve mentionnés dans le Pesher Nahum (colonne II, lignes 4–8), comme dans Flavius Josèphe (Antiquités, livre XIII, aux chapitres XIII et XIV). Ce groupe, Flavius Josèphe ne dit pas qu’il s’agit des pharisiens dans leur ensemble, mais on comprend aisément avec d’autres mentions de cet auteur que ce groupe est sous-groupe des pharisiens. On peut donc déduire que si l’ensemble des pharisiens s’opposaient à la politique de ce roi, seule une partie d’entre eux entrèrent en révolte ouverte. Les raisons de cette révoltes nous sont inconnues, mais plutôt que de chercher dans une contestation de personnes, ou dans des changements calendaires, peut-être serait-il mieux d’estimer que cette révolte, comme la plupart des révoltes, provient soit d’une augmentation de la pauvreté, soit d’une hausse des impôts, cette dernière solution nous semble la plus vraisemblable. La congrégation des traîtres désigne bien les pharisiens qui se révoltèrent ouvertement contre Jannée, mais probablement aussi, ceux qui soutinrent cette révolte.
Le chef des rois de Yavan est donc contemporain de cette époque, il ne s’agit certainement pas de Pompée, qui a restitué la grande-prêtrise à Hyrcan II, soutenu par les pharisiens et qui ne semble pas avoir frappés les pharisiens. Nous pensons que l’interprétation du passage est bien plus subtile. 
Reprenons l’Écrit de Damas qui parle de ceux qui 
se sont laissés aller délibérément, 9. marchant dans la voie des impies dont Dieu dit : le venin des serpents (est) leur vin 10. et le poison des aspics est cruel. (Deut. 32, 33).
Voyons maintenant le passage crucial qui dit : 
les serpents se sont les rois des peuples
C’est-à-dire Démétrios III. 
Et leur vin, ce sont 11. leurs voies.
C’est-à-dire la voie de la trahison ou voie des impies. L’auteur accuse des hommes d’avoir suivi, de manière impie, un roi étranger ; nous sommes donc bien dans le cadre de la révolte contre Jannée et de l’appel que firent certains des révoltés auprès de Démétrios III. 
Nous arrivons au passage crucial qui a suscité tant d’incompréhensions :
Et la tête des aspics, c’est le chef [ou la tête] des rois de Grèce [Yavan], celui qui est venu pour faire 12. vengeance sur eux. 
Notons en premier que les «aspics», ce sont les «rois de Grèce», c’est-à-dire dans ce cadre narratif, Démétrios III. Mais alors qui est le «chef des aspics» et le «chef des rois de Grèce» qui «est venu faire vengeance sur eux» ? Ce n’est ni Pompée ni Démétrios III, ni Alexandre Jannée, mais Dieu Lui-même qui détermine et dirige toutes choses, y compris les rois de Grèce. Le passage suggère donc qu’ils n’auraient pas dû placer leurs espoirs dans des rois étrangers, mais bien dans le Dieu d’Israël qui commande à tous les êtres. C’est pour cela que l’auteur dira encore d’eux qu’ils
7. ...ont fait chacun ce qui est droit à ses propres yeux 8. et ont choisi chacun selon l’obstination de son cœur.
Ils ont fait ce qu’ils croyaient bien pour eux et ils ont été punis pour s’être opposés à la volonté de Dieu.
Les esséniens professent le déterminisme le plus radical, dans lequel Dieu domine directement sur toutes choses et sur tous les êtres : pour l’auteur, ce n’est pas Jannée qui les a mis à mort, c’est Dieu Lui-même qui les a mis à mort ; Jannée n’a été qu’un instrument, comme les croix auxquelles ils étaient attachés, comme les clous qui les tenaient suspendus. Pour comprendre les manuscrits de Qumran, il faut s’imprégner de leurs conceptions ; sans quoi, elles nous demeureront aussi fermées qu’une forteresse.
Quant au vaticinateur de mensonge, son nom n’est pas donné par les manuscrits, ni non plus par Flavius Josèphe, mais dans la mesure où le Talmud mentionne que les chefs pharisiens de cette époque sont Yehudah ben Tabbay et Shiméon ben Shetah, il est probable que ce fut l’un de ces deux qui était visé par le sobriquet.
Le passage en question ne visant pas Pompée, il est clair que la prise de Jérusalem par les Romains lui est inconnue. Dans la citation, deux phrases montrent que l’auteur a connaissance du sort des insurgés et qu’il approuve pleinement leur exécution :
11. [...] le Chef des rois de Grèce, Celui Qui est venu pour faire 12. vengeance sur eux.
Et :
12. [...] car 13. celui qui sème du vent et vaticine avec mensonge, il avait vaticiné pour eux, si bien que la colère de Dieu s’enflamma contre toute sa congrégation.
Cette interprétation permet aussi de situer le cadre temporel de la rédaction de l’Écrit de Damas, légèrement après la mort de Jannée et certainement bien avant la prise de Jérusalem par Pompée, donc vers –75.
Ces points sont aussi importants pour comprendre la théologie des manuscrits de Qumran dont les auteurs, du moins celui de l’Écrit de Damas, refusent l’idée de providence (ou d’un quelconque intermédiaire comme le logos de Philon d’Alexandrie) pour expliquer l’action de Dieu sur terre; pour lui, l’action de Dieu est directe et s’exerce sans intermédiaire.
Remarquons d’ailleurs que dans l’Apocalypse de Jean, on lit la phrase suivante qui rejoint parfaitement l’interprétation que nous avons proposée:
et de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre (ὁ ἄρχων τῶν βασιλέων τῆς γῆς)!
Jésus, donc Dieu pour les chrétiens est le «prince des rois de la terre» dans l’Apocalypse, comme le «chef des rois de Yavan», est pour l’auteur de l’Écrit de Damas, Dieu Lui-même. Cette convergence, au niveau d’une expression si particulière, méritait d’être mentionnée.

mercredi 30 décembre 2015

Jésus était-il palestinien?

Lorsque j'entendis la première fois cette affirmation, j'ai cru que j'étais monté sans m'en rendre compte dans une machine à avancer dans le temps, et que je m'était retrouvé projeté le 1er avril 2016. Pincez-moi je rêve. 
En politique, la mauvaise foi est un principe, et dans ce cas-ci elle est patente. Normalement, le bon sens devrait suffire à réfuter cette assertion; mais dans la mesure où elle se répand, mieux vaut prendre sa plume, enfin son clavier, et la réfuter.
La Palestine est un terme qui sert à désigner, en Grec, le territoire des Philistins, qui s'étendait à l'époque des Juges et du roi David sur la bande de Gaza et remontait jusqu'à Ascalon et à Ashdod. Ils disparurent en tant que pouvoir politique indépendant pendant la période monarchique; il est néanmoins probable que certains furent assimilés aux Judéens et les autres restèrent dans leurs cités traditionnelles en tant que gèrîm ou «résidents-étrangers» [Nous ne parlons pas du nom des convertis dans le judaïsme rabbinique qui sont aussi appelés gèrîm.]
Les territoires côtiers qu'ils occupèrent sont appelés Palestine à la suite de la traduction grecque des Septante. Et c'est par rapport à ces seuls territoires que Philon parle par exemple de Palestine.

Les Juifs obtinrent leur indépendance en –152, après quinze ans de guerre contre les Séleucides. La Judée se limite alors à Jérusalem, mais les grands-prêtres asmonéens vont développer leur petit État, et l'étendre de l'idumée à Damas, en passant par la Pérée. En –63, Aristobule appelle Pompée à la rescousse, dans son conflit avec son frère Hyrcan II, allié à Antipater (le père d'Hérode) et à Aretas III de Nabatée, roi de Petra; Pompée ne se fera pas prier, mais reprendra très vite ses engagements et s'alliera plutôt à Hyrcan II; ensuite il capturera Aristobule qu'il fera déporter à Rome. Après 25 ans d'anarchie en Judée, Rome soutient Hérode et l'autorise à relever le titre de roi de Judée. Hérode meurt en –4 en ayant écrit et réécrit son testament; c'est finalement Auguste qui tranchera, à sa sœur revient Ascalon; à Archélaos revient la Judée, la Samarie et l'Idumée; à Antipas revient la Pérée et la Galilée; quant à Philippe, il reçoit l'Iturée, la Trachonitide, la Gaulanitide, etc. Ses autres enfants ne reçoivent rien. Le tétrarque Archélaos fait de nombreuses erreurs et Auguste le rappelle à Rome; Auguste transforme alors la Judée, la Samarie et l'Idumée en la province romaine de Judée.
Après une brève semi-indépendance sous le règne d'Hérode-Antipas Ier, la Judée redevient Romaine. Pendant la révolte juive de 66–70, la Judée sera ravagée par les légions romaines, Jérusalem est rasée (risque d'infection), seules subsistent quelques parties du Temple (les fondements). Les Juifs sont bannis de la Judée, réduits en esclavage et dispersés dans l'Empire romain. La Judée passe de deux millions d'habitants à entre 200 ou 300000 personnes.

Pendant la révolte des Communautés en 115–118, les communautés juives de l'Empire romain sont laminées et les Juifs renvoyés en Judée où ils se réinstallent (ne restaient dans l'Empire romain, que les très petites communautés, les métis judéo-grecs et les convertis). Hadrien est d'abord favorable aux Juifs, puisqu'il les autorise à rebâtir le Temple, mais il va finalement changer d'avis: il abroge cette décision et interdira même la circoncision assimilée à la castration.

Les Judéens se révoltent à nouveau sous la direction de Shime°on bar Kokheba, ils mènent une guerre très dure aux Romains mais finissent vaincus à la Forteresse de Betar. Les Juifs sont expulsés de Judée. Il semble que bar Kokheba avait commencé à ériger le IIIe Temple, mais il fut détruit ou récupéré par les Romains pour en faire un Temple de Zeus. Hadrien, après avoir procédé à une guerre totale, en exterminant la totalité des Judéens y compris les femmes et les enfants, décide de déjudaïser la Judée. La Judée deviendra donc la Palestine en hommage aux Philistins (Hadrien considérant que son œuvre est la revanche des Philistins) et Jérusalem deviendra Ælia Capitolina (l'empereur Hadrien portait comme nom de naissance Publius Ælius Hadrianus).

La prise du pouvoir par les chrétiens va rendre à Jérusalem son nom authentique, mais ils ne permirent pas à la Judée de revenir à son nom original et resta pendant de nombreux siècles la Palestine.

Les historiens utilisent parfois des anachronismes: par exemple, Joseph Derenbourg a écrit une Histoire de la Palestine depuis Cyrus jusqu'à Adrien (publiée en 1867), tout simplement parce que les territoires dont il est question dans son livre s'appelaient de son temps Palestine. 

Le nom Palestine identifiait un territoire, et ses habitants n'étaient pourtant pas des palestiniens; en réalité, les habitants des territoires palestiniens se définissaient par leur religion. Ils ne disaient pas: «Je suis palestinien», mais ils disaient: «Je suis Juif, musulman, chrétien, Druze, alaouite», et quand des européens s'y installaient, ils disaient: «Je suis anglais, belge, français, allemand, américain». La Palestine existait en tant que nom d'un territoire mais ses habitants se définissaient autrement que par l'appartenance à ce territoire. 

Si aujourd'hui quelqu'un affirmait que Jésus était israélien, tout le monde éclaterait de rire, l'État d'Israël n'existait pas à l'époque de Jésus, mais le royaume de Judée existait bien un peu avant et un peu après lui. Jésus était donc un juif judéen ou galiléen suivant qu'on le fait naître à Bethléem comme le veulent les évangiles, ou Nazareth, même s'il serait plus logique de le faire naître à Jérusalem. On peut aussi le qualifier de Galiléen en tant que Juif vivant en Galilée. 

Donc Jésus n'est pas palestinien, c'était un Juif judéen ou galiléen. Il n'est pas plus musulman, puisque l'Islam n'existait à l'époque de Jésus et qu'il ne peut avoir appartenu à une religion qu'il n'a jamais pratiqué. Il semble donc qu'il n'y a pas que les Mormons qui pratiquent les conversions postmortem.

Non Jésus n'étais ni palestinien, ni musulman; pas plus que Moïse ou David n'étaient palestiniens ou musulmans.


Stephan Hoebeeck



Quel est le secret des manuscrits de la Mer Morte?

À Dina 
Les manuscrits de la mer morte sont aujourd'hui publiés, en éditions bilingues, complète en anglais et partielle en français. Reste d'innombrables fragments qu'on ne sait pas identifier, parfois une lettre ou deux, parfois des bouts de quelques mots, parfois un mot complet dont on ne sait que faire. Mais en réalité, rien qui jetterait un éclairage radicalement nouveau sur ces manuscrits.

Y-a-t-il encore un mystère caché dans ces manuscrits? Oui et non!


Les manuscrits de la Mer Morte correspondent aux textes de ceux que Flavius Josèphe appelait les esséniens, mais les esséniens de Flavius Josèphe n'ont jamais existé.
Flavius Josèphe nous a embrouillé l'esprit avec les quatre écoles juives qu'il mentionne dans ses Antiquités juives [dans la Guerre des Juifs, il omet la dernière, en disant qu'elle dépend des pharisiens]: la pharisienne, la sadducéenne, l'essénienne et la sicaire. Nous n'envisagerons pas leurs différences idéologiques qui, dans la narration de Flavius Josèphe, sont trop influencées par la philosophie grecque, mais plutôt leurs différences politiques. Notons que les quatre écoles sont plus judéennes que juives, il s'agit d'écoles qui existent en Judée, le problème du judaïsme hellénistique est encore différent.
Les pharisiens sont les plus populaires, ils se réfèrent à la tradition orale, ils sont laïcs (primauté de la Torah sur le culte du Temple), et peuvent vivre avec une domination étrangère sur la Judée. Ils sont enfin influencés modérément par la culture grecque (ce qu'on retrouvera dans la Talmud qui comporte d'innombrables citations d'Homère). L'école pharisienne deviendra l'école rabbinique. 
Jusqu'ici, il n'y a pas de problème, c'est avec les écoles sadducéennes, esséniennes et sicaires que Flavius Josèphe va mentir.
Les sadducéens sont ainsi définis comme des prêtres qui se soumettent aux pharisiens en ce qui concerne l'observance du culte et des lois. Les esséniens sont mal définis politiquement, mais ils se retirent des affaires publiques et ne se révoltent pas contre Rome. Les sicaires sont des pharisiens révolutionnaires.
Quand on lit ce passage, on oublie de se poser une question, où sont les assidéens? Les assidéens furent un groupe de Juifs qui suivirent Mathathias ben Hashmonay, et ensuite ses fils Judas Macchabée, Jonathan Macchabée et Simon Macchabée et qui parvinrent à imposer aux Séleucides l'indépendance de la Judée en –152, après quinze ans de guerre, qui marqueront l'affaiblissement de cette dynastie hellénistique qui régnait sur un empire qui s'étendait de Damas au Pakistan. 
Le mot assidéen correspond à l'hébreu à hassîd (חסיד), hassidim (חסידים), c'est-à-dire «les pieux». Ce mot n'est jamais mentionné ni par Flavius Josèphe ni par Philon d'Alexandrie, et ce n'est nullement un hasard. 
Les assidéens historiques sont inflexibles dans l'application de la Torah (Judas Macchabée fait crucifier les Juifs qui sont trop hellénisés) et ils sont partisans du sacerdoce (ils ne sont pas laïcs en quelque sorte et donnent la préséance aux prêtres, puisque Judas Macchabée est un qohen descendant d'Aaron); enfin ils sont fortement militarisés. 
Il existe une version syriaque du Livre des Macchabées (parfois appelé V Macchabées) qui contient une chronique jusqu'à Hérode. Ce texte nous parle aussi des écoles judéennes, mais il n'en connait que trois: la pharisienne, la sadducéenne et l'assidéenne; les écoles esséniennes et sicaires lui sont inconnues. Ce texte précise encore que les assidéens sont détenteurs d'un enseignement ésotérique, et offrent à l'extérieur des similitudes avec les écoles pharisiennes (on peut supposer qu'ils admettent certaines prescriptions de cette tradition, comme le port de tefilin) et sadducéennes (on peut supposer que les assidéens rendent la justice avec beaucoup de rigueur et qu'ils sont plutôt partisans du sacerdoce contre les laïcs). Il n'est nulle part question de leur pacifisme envers Rome, ni de leur opposition à Rome. Il n'est nulle part dit qu'ils se seraient à un quelconque moment démilitarisés, puisqu'il s'agit de la succession des assidéens qui suivirent Judas Macchabée. 
L'école assidéenne est militariste et nationalistes (comme les Sicaires ou les zélotes), rigoureuse dans l'application des lois (comme les sadducéens), et fortement influencée par une mystique que l'on sait par les documents trouvés à Qumran qu'elle se rattache au Livre d'Hénoch et aux pratiques calendaires du Livre des Jubilés (comme les esséniens de Flavius Josèphe). 
La découverte des manuscrits de Qumran et l'excès de croyance à la fiabilité des notices de Flavius Josèphe a mené les chercheurs dans une incompréhension de ces textes. Ces textes présentent une mystique qui les apparente aux esséniens, ce dont on pouvait se douter en lisant la notice de Flavius Josèphe, mais aussi une rigueur qui les apparente aux sadducéens et une violence (Règle de Guerre qui prévoit l'extermination des impies du monde entier) qui les apparente aux sicaires, ce à quoi on ne s'attendait pas en lisant les notices de Flavius Josèphe ou de Philon d'Alexandrie. Notons que la notice de Flavius Josèphe existe sous une forme révisée dans l'Elenchos (une réfutation chrétienne des hérésies qui date du début du IIIe siècle), et cette version met en garde sur les esséniens qu'il dit être des zélotes ou des sicaires révoltés contre Rome. 
Les esséniens de Flavius Josèphe en tant que Juifs se préoccupant seulement de mystique et ne se révoltant pas contre Rome n'ont jamais existé. Les esséniens, c'est simplement un nom pour désigner la partie mystique de l'assidéisme et non une école en soi, comme le sicarisme est le bras armé de l'assidéisme dans sa lutte pour l'indépendance de la Judée.
La question devient alors de savoir qui sont les sadducéens? Les sadducéens ne sont pas une école en soi, ce sont des prêtres partisans de la rigueur légale des assidéens, mais s'en séparant sur la mystique déterministe des manuscrits de Qumran (Dieu dirige toutes choses); les sadducéens sont ceux qui acceptent un compromis avec les pharisiens majoritaires dans le peuple, ils sont appelés dans les manuscrits de la mer morte Manassé. 
On s'est demandé si les manuscrits de la Mer Morte n'étaient pas sadducéens, en fait l'interprétation rigide la Torah est commune aux assidéens et sadducéens, ils ne se séparent que sur la mystique calendaire des Livres d'Hénoch. En réalité, l'école sadducéenne obéit aux prescriptions assidéennes.
Les manuscrits deviennent ainsi faciles à comprendre. Nous lisons dans l'Écrit de Damas (traduction Davidovic): 
À la fin d’une colère de trois cent nonante années après qu’Il [Dieu] les eût livrés dans la main de Nabuchodonosor. (CD I, 5–6).
La déportation à Babylone s’est faite en trois fois, et la dernière date de –581/580. Ce qui donne (–580 + 390 ans) –190. En ensuite, l’Écrit de Damas poursuit en disant :
7. Il les visita et fit pousser d’Israël [les Assidéens] et d’Aaron [Judas Macchabée] une racine de plantation pour prendre possession 8. de Son pays [retrouver l'indépendance de la Judée] et pour s’engraisser avec la fertilité de Son sol. [CD I 7–8.]
Ce passage décrit l’émergence d’un nationalisme judéen qui veut en finir avec une Judée, une fois perse, le lendemain égyptienne, et ensuite syrienne.
Et ils comprirent leur faute et ils reconnurent qu’ils furent coupables. [CD I, 8–9.]
Leur faute fut d’avoir laissé les nations dominer la Judée en contradiction avec les affirmations cent fois répétées par la Torah que les terres judéennes doivent être indépendantes et dominées par les Juifs.
Et ils furent comme des aveugles, comme ceux qui tâtonnent pour trouver un chemin pendant vingt ans. Alors, Il suscita pour eux un Maître de Justice afin de les guider dans la voie du cœur. (CD I, 9–11).
–190 + 20 ans = –170, le début de la révolte juive contre les Séleucides. Ce mystérieux Maître de Justice devient très simple à identifier, il s’agit de Mathathias ben Hashmonay, le père de Judas Macchabée et premier conducteur de la révolte. Très vieux, il mourra peu d’années après, et ses fils lui succéderont à la tête des armées judéennes et aussi comme Maîtres de Justice.

Les premiers Macchabées ne furent pas les seuls Maîtres de Justice, d'autres lui succédèrent et l'organisation devient probablement bichéphale:
Car autrefois, se levèrent Moïse et Aaron par l’intermédiaire du prince des Lumières et Belial suscite Yahnah et son frère dans son plan. [CD V, l. 17–19.]  
Ces deux hommes qui correspondent à Moïse et à Aaron sont encore mentionnés sous leurs titres mais pas nominativement:
Et l’étoile, c’est le chercheur de la Torah [Doresh_haThorah], celui qui est venu à Damas, comme il est écrit : Une étoile a fait route de Jacob et un sceptre a surgi d’Israël. [Nombre 24, 17.] Le sceptre, c’est le prince de toute la congrégation [nasî’ kol ha°adah] et quand il se lèvera, il décimera tous les fils de Seth. [CD VII, lignes 18–21.]
L'expression, «quand il se lèvera, il décimera, etc.» laisse supposer que le Maître de Justice a été assassiné injustement, raison pour laquelle il jugera ses bourreaux. L'ouvrage parle en permanence de la congrégation des traîtres, et les pesharîm mentionnent que ce sont eux qui ont assassiné le Maître de Justice. Un seul nom émerge dans l'œuvre de Flavius Josèphe, celui de Diogène (hébreu probable עשיה ou עשיאל) qui fut un proche conseiller du roi Alexandre Jannée et qui était considéré comme le responsable de la crucifixion des 800 pharisiens qui se révoltèrent contre ce roi et négocièrent avec Démétrius III le retour de la Judée sous domination séleucide (vers –93).
Quant à Damas, cela ne désigne pas spécifiquement la ville de Damas, mais plutôt la Damas Biblique qui inclut la ville de Damas autant que les régions transjordaniennes (Iturée, Trachonitide, Gaulanitide, etc.), officiellement conquises par Aristobule Ier, mais dont le règne fut tellement court (moins d'un an) qu'il ne put les administrer, tâche qui reviendra à son frère Alexandre Jannée. À l'époque de ce roi, la ville de Damas était visible des frontières de la Judée, qui se trouvaient à 8km de cette ville. On voit pour les Judéens ce retournement incroyable de situation, quand la Judée devient indépendante en –152, elle se limite à Jérusalem et Jérusalem est à quelques kilomètres de l'État séleucide; 50 plus tard, c'est le contraire, les frontières judéennes sont à quelques kilomètres de Damas).
Le chercheur de la Torah est donc Alexandre Jannée, ce qui explique la prière faite pour ce grand roi et retrouvée à Qumran:
Lève-toi, ô Saint, en faveur du roi Jonathan [Alexandre Jannée] et de l’ensemble de ton peuple, Israël, qui est (dispersé) par les quatre vents du ciel. Puissent-ils avoir tous la paix et celle-ci être sur votre royaume et que votre nom soit béni. [4Q448, colonne B, lignes 1–9.]
Le reste devient assez facile à comprendre, Ephraïm fait allusion aux pharisiens par similitude phonétique Epharïm/Pharisiens. Quant aux sadducéens, ils sont appelés Manassé en référence à un petit-fils de Moïse qui participa à un culte idolâtre (voir Juges 18, 14–31).
La maison d'Absalom mentionné dans le Pesher Habakuk 5, 8–11 est probablement une allusion à Absalom le beau-père et oncle d'Aristobule II qui fut capturé par les Romains. C'est probablement cet Absalom qui est le prêtre impie car il facilité la mise à mort du Maître de Justice, Diogène par l'homme de mensonge. 
Aristobule II en qui les assidéens mirent beaucoup d'espoir est celui qui porte le nom de vérité (Arisobule signifie en grec «bon conseil»), etc. Nous ne détaillerons pas cela ici.



Qu'est-ce que cette découverte de la falsification de Flavius Josèphe sur les esséniens aura comme conséquence sur le christianisme?


En fait, les esséniens et Jésus ont de nombreux parallèles, comme de nombreuses dissemblances, mais tant les esséniens que Jésus sont dits ne pas s'être révoltés contre Rome. Si c'est faux pour les esséniens, il est probable que c'est faux aussi pour Jésus. Tant les esséniens que Jésus ont dû appartenir à des courants piétistes et rigoureux, fortement apocalyptiques, révolutionnaires, nationalistes et anti-romains.
Les passages des évangiles affirmant que «tendre l'autre joue» ou de «faire deux mille quand on en demande un» (allusion aux légionnaires romains qui pouvaient réquisitionner les habitants des provinces romaines comme la Judée en les obligeant à porter leurs affaires pendant 1 mille) sont probablement des réécritures tardives en vue de faire de Jésus un pro-Romain. 
Les passages des évangiles montrant Jésus proche des publicains sont probablement aussi des réécritures en vue de nuancer Jésus qui est plutôt zélote.
Idem le passage sur rendez à César ce qui est à César. 
Enfin le personnage de Judas Iscariote, fils de Simon Iscariote est facile à identifier et à comprendre. Simon Iscariote est Simon le Sicaire (le fils du révolutionnaire anti-romain Judas le Galiléen qui déclencha la révolte de 6), qui fut crucifié par Tibère Alexandre vers 47, Judas Iscariote est donc Judas le Sicaire qui livre Jésus parce qu'il ne veut pas faire la révolution contre les Romains, c'est trop beau pour être vrai. Judas a été inventé pour dissimuler les aspects sicaires et zélotes de Jésus. Idem pour Barabas, afin de différencier Jésus des Juifs qui se révoltent contre Rome.)
Au centre des évangiles, il n'est nullement question de la divinité de Jésus, mais bien plutôt de la constitution d'un judaïsme romanisé qui a abrogé les principales lois juives (circoncision, sabbat, nourriture cashère.)
Les raisons de la crucifixion de Jésus sont obscures, mais pourraient être simplement liées au conflit de la hanuth avec Qaïphe. Ce dernier fit transférer le marché des viandes et des changes dans le Temple même (les monnaies à effigies qui étaient utilisées dans l'Empire romain étaient interdites à Jérusalem, raison pour laquelle ce marché était en-dehors de Jérusalem); ce qui provoquera une insurrection du bas-clergé avec probablement Jésus à sa tête comme cela est raconté dans les évangiles. Qaïphe n'aura pas obtenu de majorité au Sanhédrin pour le liquider, il le transférera alors à Pilate pour le faire exécuter, ce qu'il fera afin de liquider un dangereux chef révolutionnaire. 
La narration évangélique vise surtout à faire retomber la mort de Jésus sur les Juifs (signalons que le papyrus egerton qui ne comporte qu'en feuillet contient des fragments d'un évangile antérieur aux quatre canoniques) et dit clairement: «les chefs des Juifs» là où Jean écrit: «les Juifs». Les chrétiens postérieurs feront du différent qui opposait les autorités du Temple à Jésus, un différent dans lequel les Juifs dans leur ensemble s'opposaient à Jésus. 
Quant au gentil Ponce Pilate qui ne crucifie Jésus qu'à contre-cœur, il ne correspond pas à la réalité historique du personnage.
Dans ce cadre, Jésus est plus probablement un prince-prêtre hasmonéen (voir sa généalogie lucanienne dans laquelle Jésus est dit fils de Joseph, fils d'Héli, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannaï. Or ces trois derniers noms peuvent se lire Yannay Roi et lévite, donc Alexandre Jannée Roi de Judée et grand prêtre...) plutôt qu'un fils de David, la descendance en droite ligne du roi David à l'époque comme aujourd'hui fait encore débat. Les descendants du roi David étaient inconnus pour Hérode, par contre les descendants des Hasmonéens restaient une menace pour lui. On peut parfaitement admettre que Jésus descendait d'Alexandre Jannée par les femmes ce qui en aurait fait un héritier potentiel de la Judée en remplacement d'Hérode.
Les mentions de Jésus en tant que fils de David existent dans les évangiles, mais sont elles légitimes,  ou furent-elles composées en réaction à Bar Kokheba qui prétendait descendre du roi David.

L'existence d'un Jésus Qohen est largement attestée par l'épître aux Hébreux, par exemple, de plus les évangiles, malgré les réécritures conservent les traces d'un Jésus fut un fils d'Aaron et non un fils de David.
En Matthieu 17, 24–27, où nous lisons :
Lorsqu’ils arrivèrent à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s’adressèrent à Pierre, et lui dirent : « Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? » — « Oui », dit-il. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, et dit : « Que t’en semble, Simon ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ? » Il lui dit : « Des étrangers. » Et Jésus lui répondit : « Les fils en sont donc exempts. Mais, pour ne pas les scandaliser, va à la mer, jette l’hameçon, et tire le premier poisson qui viendra ; ouvre-lui la bouche, et tu trouveras un statère. Prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi. »
Nous sommes censés déduire de ce passage que Jésus est le Fils de Dieu, et donc qu’il ne doit pas payer la redevance au Temple.
Malheureusement, à l’époque, une controverse existe entre les pharisiens et sadducéens. Les premiers estiment que les prêtres ou qohen aaronides doivent payer la redevance au Temple, les seconds estiment, au contraire, qu'ils ne doivent pas payer cette redevance parce qu’ils sont fils d’Aaron et qu’ils sont astreints au sacerdoce sans en avoir le choix, puisque le sacerdoce juif est héréditaire. Et donc ce passage prend une tout autre sens, il nous suggère que Jésus était un qohen et qu’il refuse de payer la redevance exigée par les pharisiens.
Un autre passage montre aussi Jésus défendre certains structures sacerdotales contre les pharisiens laïcs (Matthieu 23, 6) :
Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils élargissent leurs phylactères.
Les phylactères sont des petites boites cubiques que les Juifs portent sur le front et sur le bras gauche quant ils font leurs prières. Un seul personnage porte un phylactère rectangulaire, c’est le grand-prêtre de Jérusalem. Autrement dit Jésus accuse les pharisiens de vouloir s’emparer de la grande prêtrise.
L'allongement des franges des talith possède aussi une ambiguïté tzitzit signifiant tresse, il est possible que le mot «vêtement» soit un ajout; Jésus reprocherait alors aux pharisiens de se laisser pousser les cheveux sans prendre des vœux de naziréat...

Dans la péricope des marchands chassés du Temple, on peut se poser la même question que pour la redevance au Temple, Jésus agit comme fils, mais comme fils de qui? D'après les chrétiens, comme Fils de Dieu, mais on peut tout autant admettre comme Fils d'Aaron.

L'idée d'un Jésus hasmonéen et fils d'Aaron permettrait de comprendre les tortures que les évangiles doivent réaliser pour faire naître Jésus à Bethléem. D'après Luc, Joseph est de Nazareth et vient à Bethléem pour se faire recenser (ce qui est absurde, puisque le recensement ne concernait pas la Galilée) et Jésus nait en 6; d'après Matthieu, Joseph est de Bethléem et Jésus nait entre –6 et –4, à l'époque du roi Hérode.



Stephan Hoebeeck